Tu as peut-être déjà entendu parler de la mom rage : ces accès de colère intenses que certaines mères ressentent après la naissance de leur enfant. Crier, perdre patience, avoir l’impression d’exploser… Ce n’est pas un sujet facile, parce qu’il touche à l’image qu’on se fait de la maternité.
Et pourtant, la mom rage est un phénomène réel, vécu par beaucoup de femmes, même si peu en parlent. Loin d’être un signe de “mauvaise mère”, c’est surtout un signal d’alarme : ton corps, ton mental ou ta vie quotidienne te disent que quelque chose n’est plus soutenable.
Qu’est-ce que la mom rage ?
La mom rage désigne ces moments où la colère prend toute la place. Cela peut se traduire par :
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des cris ou des éclats de voix,
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une irritabilité permanente,
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une sensation de débordement incontrôlable,
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parfois des pensées de rejet vis-à-vis des proches.
👉 Derrière ces réactions, il ne s’agit pas d’un manque d’amour pour ton enfant, mais souvent d’une fatigue extrême, d’une charge mentale trop lourde ou d’un épuisement accumulé.
Pourquoi la mom rage survient-elle ?
1. La charge mentale parentale
Gérer les repas, les lessives, les nuits, les rendez-vous, tout en essayant de rester “disponible” pour tout le monde : cette accumulation est un terreau fertile pour la colère.
2. La fatigue et le manque de sommeil
Le post-partum et les premières années de l’enfant sont marquées par un sommeil fragmenté. La privation chronique de sommeil altère la patience, la concentration et la gestion des émotions.
3. Les hormones et le corps en transformation
Après la naissance, les fluctuations hormonales influencent directement l’humeur et la régulation émotionnelle.
4. L’isolement social
Ne pas se sentir soutenue, être seule avec bébé toute la journée, manquer de relais… Tout cela intensifie le sentiment de saturation.
5. Les blessures plus profondes
La mom rage peut parfois être le signe d’un burn-out maternel, d’une dépression post-partum ou d’un trouble anxieux. Dans ces cas, un accompagnement professionnel est essentiel.
Déculpabiliser
La mom rage n’est pas un “caprice” ni une fatalité de la maternité. Elle est le reflet d’un déséquilibre : ton système dit stop.
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Non, tu n’es pas seule à ressentir ça.
-
Non, ça ne fait pas de toi une mauvaise mère.
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Mais non, ce n’est pas non plus à “laisser couler” : c’est un signal qui mérite d’être entendu.
Que faire face à la mom rage ?
1. Mettre bébé en sécurité avant tout
Si tu sens que la colère monte et devient incontrôlable, la priorité est de mettre ton bébé en sécurité :
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Pose-le dans son lit, même s’il pleure. Un bébé ne court aucun danger à pleurer quelques minutes seul.
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Éloigne-toi de la pièce pour souffler. Mieux vaut laisser bébé pleurer un instant que de risquer un geste sous le coup de la colère.
2. Trouver des stratégies pour faire descendre la pression
Il n’y a pas de solution miracle, mais de petits gestes peuvent aider à casser le cycle de la rage :
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Respiration consciente : inspire profondément par le nez, expire longuement par la bouche, répète 5 fois.
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Bouger ton corps : marcher, faire quelques étirements, secouer les bras ou sauter légèrement pour libérer la tension.
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Mettre de la distance émotionnelle : passer sous une douche rapide, boire un grand verre d’eau fraîche.
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Musique : mettre un casque avec une musique qui apaise ou défoule.
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Écrire vite fait : noter une phrase dans un carnet (“Je suis en colère car…”) peut aider à vider la surcharge.
3. Revoir la répartition des tâches
La mom rage est souvent le signe d’une charge mentale trop lourde. Il est essentiel de :
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lister tout ce qui pèse au quotidien,
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déléguer ce qui peut l’être,
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accepter que tout ne soit pas parfait.
4. Quand on est le ou la partenaire et qu’on observe ce comportement
Le rôle du partenaire est crucial. Voir la personne qu’on aime exploser peut être déstabilisant, mais il y a des façons d’aider :
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Ne pas juger : éviter les phrases comme “Calme-toi” ou “Tu exagères”, qui augmentent la culpabilité.
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Proposer de prendre le relais : “Je m’occupe de bébé, va prendre l’air quelques minutes.”
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Offrir une écoute bienveillante après coup : “Je vois que tu étais à bout, tu veux en parler ?”
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Encourager à chercher du soutien si la mom rage devient fréquente ou intense.
5. Consulter si nécessaire
Si la colère devient quotidienne, incontrôlable, ou s’accompagne de tristesse profonde ou d’idées noires, c’est peut-être un signe de dépression post-partum ou de burn-out maternel. Dans ce cas, consulter un professionnel de santé est essentiel.
En conclusion
La mom rage n’est pas une faiblesse personnelle, mais le symptôme d’un déséquilibre. La maternité demande énormément d’énergie et il est normal de se sentir débordée. L’essentiel est de reconnaître ce signal et de chercher des moyens d’y répondre : soutien, organisation, soin de soi et, si besoin, accompagnement médical ou thérapeutique.
Tu n’as pas à vivre ça seule, et en parler est déjà un premier pas vers plus de sérénité.
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